Réunion d’Information Préalable (RIP), Késako ?

Damien Rosillon, co-fondateur et ancien administrateur de WattArdenne, a accompagné le groupe com’ afin de nous en dire un peu plus sur les RIP.

Qu’est-ce quune RIP ?

Une RIP (Réunion d’Information Préalable) est obligatoire à tout projet nécessitant une étude d’incidence sur l’environnement. Cette réunion rassemble des citoyens, des élus locaux, des représentants d’associations diverses, ainsi que la personne chargée de réaliser l’étude d’incidence et le promoteur. Ce dernier y présente son projet et, dans le cas d’un parc éolien, détaille le nombre et la localisation des mâts, leur hauteur, leur puissance, le déroulement du chantier, etc. L’étude d’incidence y est également présentée. Elle aborde, notamment les impacts sur la flore, la faune, les zones d’habitation à proximité. Cette étude conditionne la livraison du permis par le Service Public de Wallonie. Un temps est ensuite consacré aux questions des participants afin de lever leurs différentes préoccupations et récolter leurs remarques. Les RIPs sont enregistrées et les interventions et questions posées doivent être prise en compte dans l’étude d’incidence.

Au niveau de l’ambiance dans les RIPs, comment ça se passe ?

Les RIPs consacrées aux projets éoliens rassemblent des gens en demande légitime d’informations de manière à pouvoir se positionner, être rassurés ou simplement en apprendre davantage sur un projet d’énergie renouvelable qui pourrait s’implanter près de chez eux. Elles rassemblent des personnes et associations en faveur ou non pour ce type de projet, des coopératives, des représentants du Département de la Nature et des Forêts, des mandataires politiques aux visions parfois très contrastées selon la commune et les intérêts qui sont en jeu. Les promoteurs y vendent en quelque sorte leurs projets. Différents plans stratégiques évoluent donc en cours de réunion et l’ambiance peut varier d’une RIP à l’autre, mais elle est le plus souvent conviviale.

Quelle place notre coopérative WattArdenne se donne-t-elle à ce type de réunion ?

Nos coopérateurs et coopératrices qui y assistent collectent les informations et tentent d’identifier les multiples jeux de pouvoir. Ils prennent la parole, expliquent la raison de leur présence, informent sur la coopérative Wattardenne, ses missions, son positionnement par rapport au projet présenté, l’intérêt à coopérer au profit d’une transition énergétique où le citoyen dispose d’un pouvoir d’agir.

La question peut-être tournée autrement : Quelle place le projet donne-t-il à l’esprit coopératif citoyen ? Selon les communes et les promoteurs (Luminus, New Winds, Eneco, Engie, etc.), les contextes d’accueil diffèrent. Certaines RIPs débouchent sur de réelles ouvertures et possibilités de partenariat. D’autres font entendre, explicitement ou non, le refus de collaborer avec des associations citoyennes.

Notre volonté clairement affichée, c’est de pouvoir amorcer des dynamiques de réappropriation des modes de production d’énergie renouvelable par et pour les citoyens, et ce, avec une finalité sociale. Ce combat n’est évidemment pas simple. Même si les communes peuvent rendre un avis consultatif sur le projet à la Région Wallonne, les promoteurs (grands producteurs/distributeurs d’électricité) resteront majoritairement maîtres tant que les pouvoirs publics n’actionneront pas davantage certains leviers. L’un d’eux, la Pax Eolienica, prévoit que tout promoteur soit obligé d’organiser un appel à manifestations d’intérêts auprès des citoyens et des communes à participer à son projet éolien. Cela représenterait pour toutes les coopératives citoyennes un avancement non négligeable dans les rapports de force.

Encore hésitant à participer à une RIP ? Voici quelques conseils

Ne pas hésiter à venir en tant que curieux, car on y apprend beaucoup. Venir éventuellement accompagné d’un coopérateur plus expérimenté, sans se sentir contraint d’intervenir dans la réunion. Petit à petit, de RIP en RIP, on acquiert une certaine aisance et on assume de mieux en mieux l’engagement qui est le nôtre au travers de la coopérative WattArdenne. Finalement, nous sommes tous des apprentis, on apprend en y allant. Il n’y a pas d’obligation de résultat. Ce sont deux heures de ton temps qui sont au profit d’un collectif, par les informations que tu peux communiquer en retour, par ta présence au nom de la coopérative, par un éventuel partage sur nos convictions et positions avec les différents intervenants.

Pour en savoir plus, visiter la page consacrée au RIP sur le site environnement.wallonie.be.

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